Le Virois Masqué
Réflexions sur un futur cinéma

Comme vous en avez déjà peut être déjà (ou pas) entendu parler, il existe un projet de 4 millions d’€ pour créer deux nouvelles salles de cinéma.
Quand une municipalité s’engage sur un gros budget, il serait bon que, lorsqu’il n’était pas prévu dans le programme lors de l’élection, donc approuvé par les électeurs, il soit au moins discuté par eux pendant le mandat.
Ainsi devrait aller la démocratie.


A ce titre, j’ai décidé de laisser la parole à l’un d’entre eux qui m’a sollicité pour émettre un avis sur le sujet.
D’accord ou pas, vous pouvez réagir ensuite dans le calme et le respect. Merci.

Je me présente : Cédric Châtel, directeur du groupe virois du même nom. Je vous écris aujourd’hui pour partager ma colère et mon incompréhension.

Pour le contexte : je suis natif de Vire, comme plusieurs générations de ma famille. Comme beaucoup, j’ai quitté la ville à 18 ans pour mes études et ne suis revenu aux sources qu’il y a 7 ans (j’ai aujourd’hui 47 ans). Je suis trésorier de l’association CND – Collines de Normandie Développement, créée il y a un peu plus de deux ans et qui regroupe une trentaine de membres autour d’un objectif commun : dynamiser Vire et son territoire. Nous travaillons sur l’attractivité de la ville, sur des sujets majeurs tels que l’emploi, la formation, la santé, et bien d’autres encore.

Cette introduction est en lien avec mon coup de gueule d’aujourd’hui car mes doutes à me réinstaller à Vire pendant longtemps se sont justifiés dans l’offre et le service aux Virois que j’ai vu s’étioler années après années, au point de considérer cette ville, pourtant que j’affectionne, comme non attractive pour les non-natifs. J’en ai moi-même fait les frais dans ma vie personnelle. J’ai vu disparaître des établissements de loisirs, des bars, des restaurants. J’ai vu la maternité fermer, la clinique contrainte de réduire son activité le week-end sous peine de dépôt de bilan. J’ai vu des formations pour les jeunes disparaître – encore récemment une classe de BTS il y a deux ans. La liste est tristement longue…

Aujourd’hui, un sujet majeur est sur la table : la réhabilitation du cinéma Le Basselin et la création de nouvelles salles. Je suis totalement opposé à ce projet, que je considère comme une ineptie, tant dans son contenu que dans son coût, car on parle tout de même de 4 millions d’euros !!!!!! On me répondra sans doute qu’une partie vient de subventions ou que Le Basselin a un rôle majeur en tant que Centre National d’Art Dramatique… D’accord, mais cela n’empêchait pas de penser le projet correctement, en se mettant vraiment à la place des Virois.

Le constat est là, depuis des années, une grande partie des Virois tourne le dos au cinéma de Vire et préfère se rendre à Saint-Lô, Flers ou Caen. Pourquoi ? Pas seulement parce que nous n’avons que deux ou trois films à l’affiche, mais parce qu’aujourd’hui, le cinéma est pensé comme une sortie familiale complète. Les familles attendent des espaces de détente pour patienter, une offre de snacking digne de ce nom, la proximité de restaurants pour matcher avec une après-midi ou une soirée, et surtout, un parking proche car le cinéma, on y va aussi l’hiver, et l’hiver il fait froid et il pleut !

La solution est bien évidemment de s’appuyer sur des opérateurs privés (Pathé, UGC, etc.) dont c’est le métier et de déplacer le cinéma en zone commerciale ou industrielle, comme cela se fait désormais un peu partout. Le cinéma reste l’un des rares loisirs véritablement transverses à toutes les catégories socio-professionnelles : jeunes, moins jeunes, agriculteurs, enseignants… tout le monde y va. Pour une famille qui envisage de s’installer à Vire, l’existence d’un vrai cinéma moderne est un critère important.

Je suis convaincu par ailleurs que la mutualisation des moyens est une des clefs pour rentabiliser des structures dans un petit territoire comme le nôtre. L’exemple de la maison médicale du Colombier, un vrai succès, en est la preuve. Pourquoi ne pas imaginer un complexe mêlant cinéma et parc indoor pour enfants ? Ce n’est qu’une piste, mais ce type de synergies optimise les charges salariales et rend les projets viables. Des lieux existent : je pense par exemple au parc commercial de la Douitée, qui vivote, mais présente déjà tous les atouts pour accueillir un tel projet, entre le supermarché et le restaurant.

Le sujet du Centre National d’Art Dramatique est, selon moi, un faux problème. Bien sûr, il a sa place à Vire. Mais encore une fois, on prend le problème à l’envers, sans tenir compte du vrai besoin du public. L’offre actuelle est de qualité, mais reste élitiste. Elle devrait être la cerise sur le gâteau, et non l’unique plat proposé. Soyons lucides : quel pourcentage de la population locale est réellement touché par la programmation actuelle ?

Il existe une véritable défection de la tranche 18–25 ans à Vire mais sans parler uniquement d’eux,  un centre culturel devrait proposer aussi des contenus qui font rire, chanter, vibrer. Qui aujourd’hui, aurait le culot d’affirmer que la plus grande masse de la population viroise sera touchée par les pérégrinations d’une tribu amazonienne en transe sous ayahuasca, en questionnement sur son avenir dans un monde capitaliste ….…….non mais sérieusement…..et je vous parle là de programmes en tête d’affiche bien loin d’être les plus perchés. Quand j’étais gosse, ma mère et ma grand-mère m’emmenaient voir des comiques montants en one man show : ça m’a marqué, ça me parlait, ça me faisait rire. Pourquoi ne sait-on plus faire ça ?

Comment expliquer qu’une petite commune comme Tinchebray soit capable d’accueillir ZAZ, Élie Semoun, Benjamin Biolay, alors que Vire, étant quatre fois plus grande, nous n’en sommes pas capables……. ! Pourtant là aussi, la mutualisation des moyens serait possible ; je ne vois pas pourquoi un établissement comme le Basselin, Centre National d’Art Dramatique ne pourrait pas cohabiter dans ses locaux quelques dates dans l’année. Sous couvert d’une structure privée capable de gérer l’organisation et la programmation, et il y a multitude de gens pleins d’énergies capables de s’investir sur ces sujets,  la commune pourrait tout à fait sous louer les locaux du préau (puisque le bâtiment en tant que tel lui appartient) et offrir ainsi à la ville une programmation réellement transverse à toute les catégories de gens, y compris les 18/ 25 ans.

En conclusion, je crois qu’il est urgent que nos élus travaillent pour de bon sur cohabitation du privé et du public car c’est une des clefs de l’offre en général qui pourrait être proposée grâce à la mutualisation des ressources et surtout, qu’ils aillent vraiment à la rencontre de la population pour connaitre ses attentes avant de dépenser l’argent.

J’en ai fini pour mon coup de gueule, certains diront certainement que je l’ai trop grande…. et bien je m’en fiche parce que je suis toujours aussi attristé de voir le regard que portent les gens extérieurs sur ma commune de naissance, quand on a la chance qu’il la connaisse. Alors si mes quelques lignes peuvent au moins faire réfléchir un peu et nourrir une ou deux réflexions pour le prochain mandat, et bien c’est déjà ça de gagné.

Cédric Châtel

Est-ce possible ?

Il existe à Vire Normandie une librairie indépendante, 14 rue Chaussée, la librairie Pruvot. Excellente au demeurant.

Or, lors de ses achats pour la Bibliothèque Municipale, la municipalité préfèrerait s’adresser à une grosse enseigne française spécialisée dans la distribution de produits culturels, rattachée à un groupe de grande distribution.

Vu le prix unique du livre, c’est incompréhensible.

Est-ce possible ou est-ce une rumeur ?

Quand Jean LE HOUX était mis en musique

C’est la seule fois, à ma connaissance, où cet auteur a été mis en musique et bénéficié d’un enregistrement.

Pour reprendre Wikipédia, Jean LE HOUX (vers 1540-1616) était un poète, peintre et avocat normand né à Vire.

Il était l’auteur de chansons à boire qu’il fit éditer (les fameux Vaux de Vire qui donnèrent les vaudevilles). Il existe une confusion avec un autre auteur virois Olivier BASSELIN (1403-1470) qui avait créé le même genre de chansons et on ne soit vraiment qui a écrit quoi.

Toujours est il qu’en 1983, VANDEN, un groupe de Crozon (Finistère) a utilisé un texte de Jean Le Houx « Pauvre Marinier » et mis en musique sur son unique album.

Savoir comment un de ses texte est arrivé entre leurs mains est un mystère. Peut être est-ce par l’entremise de Jean FOUCHER producteur de l’album et créateur du label Editions Pluriel, basé dans l’Orne, à Passais la Conception, à une cinquantaine de kilomètres de Vire.

A noter que la ville de Vire Normandie est évidemment la seule ville de France à avoir une rue Jean LE HOUX.
Le monde agricole en photos

Ces jours ci, le plus illustre des photographes virois venait se présenter, avec l’humilité qu’on lui connaît, au micro de notre radio locale.

Il a juste oublié que quelques collègues avaient bien tenté d’effectuer de modestes travaux sur le sujet agricole dans notre cité, mais ils avaient juste oublié de laisser leurs noms.


Ceci n’étant qu’un échantillon, le Français moyen communiquait essentiellement, au début du XXème siècle en envoyant des cartes postales.

Vous en voulez d’autres ?

Et c’est loin d’être fini ! Nous parlions d’ethnologue 😂

Le Tour des émotions

Ce mardi 5 novembre, sur Vire FM, Jean Yves Cousin, ancien maire de Vire a tenté de faire partager son émotion de voir notre cité devenir à nouveau ville d’arrivée du Tour de France. Il faut rappeler qu’il était maire lors de la dernière arrivée ici. en 1997:

Alors des gouttes ont commencé à perler au bord de mes yeux. J’ai alors pensé à tous ces ouvriers qui allaient regarder avec bonheur ou nostalgie les entreprises dans lesquelles ils/elles se rendaient pour enrichir le patrimoine virois. Mais j’ai vite réprimé mes sanglots car la raison m’est ensuite revenue en pensant que les bâtiments, devant lesquels le Tour allait passer, se trouvent sur un secteur plat donc très rapide. Nous ne nous éterniserons donc pas longtemps devant ces magnifiques monuments construits à la gloire de notre cité. Ni les coureurs, ni les téléspectateurs et je doute fort les commentateurs n’exprimeront autant leur amour de cette nouvelle religion avec une telle ferveur.

A moins d’inviter Monsieur Cousin évidemment.

Et rappelons que le Tour est diffusé par le service public dont ce n’est pas le rôle de faire la publicité.

Pour rappel, La Voix nous précisait la somme versée par la ville pour avoir cet honneur

D’ailleurs, j’ajouterai une remarque, plus vous arrivez près de l’arrivée, plus l’important pour le téléspectateur est l’arrivée et non plus le décor. Donc la caméra a tendance à se rapprocher du sol et des coureurs et oublier le décor donc la ville d’arrivée.

Pour en avoir la preuve, je vous invite à regarder l’extrait de la précédente édition de 1997 à Vire. Nous constatons que les villes se ressemblent le plus les unes les autres et que seules les andouilles locales y reconnaitront leurs petites. Spécialement intéressant à partir de la 26ème minute où nous nous rapprochons de l’arrivée:

En 1997, lors de la précédente arrivée du Tour à Vire, les organisateurs locaux avaient eu l’excellente idée de présenter une exposition dont le thème était « Du Grand Bi aux grandes courses cyclistes ». Bon, elle se tenait à la Porte Horloge. Ainsi que nous le rappelle notre excellent journal local:

Donc nous pouvions penser qu’une municipalité pouvait prendre le temps de réfléchir au problème en 27 ans. S’il y a exposition, j’ose espérer que le même lieu ne sera pas choisi. Disons qu’elle a quelques mois encore pour y réfléchir !

Peut être le Grand Organisateur Local aura t’il pitié de son grand ami Michel Drucker, s’il vient ici, et lui évitera t’il de monter en haut de notre très cher beffroi.

Pour rappel, je vous invite à lire le billet précédent du 29 octobre.

Maillot jaune et carton rouge

Le Tour de France va donc faire étape à Vire. Bien. Vire a donc trouvé les moyens de le redevenir. En 1997 elle avait payé pour être ville d’arrivée et ville départ le lendemain. Le prix payé, car la somme à débourser est élevée, se justifie parait-il par la renommée que l’évènement donne à la ville. Renommée mondiale.

En 1997, avait-on fait le bilan de cette dépense ? Qui se souvient de Vire ville étape… à part les Virois ? Y a t’il eu de réelles retombées économiques sur la ville ? Ponctuellement pour les hébergements et la restauration, certainement, mais à plus long terme ? Je ne dis pas que c’est inexistant mais ça reste à prouver.

Au moins, ceci donnera l’avantage à un certain nombre d’édiles comme le responsable des grands évènements de se faire mousser et ainsi de revêtir un maillot jaune.

Cet été, une exposition avait lieu à la Porte Horloge. Le sujet était « Vire, l’été le plus long, juin août 1944 ».

Cette exposition était inaccessible à toute personne ayant des difficultés pour marcher. Et le comble est que le public ayant vécu ce terrible été était vraisemblablement dans l’incapacité de visiter cette exposition dont on doit féliciter les organisateurs pour le contenu.

Et comble du comble, le point le plus élevé était consacré aux sportifs virois ayant participé aux Jeux Olympiques. Donc strictement réservé aux sportifs.

D’où le détournement suivant:

L’adjoint au maire chargé des grands évènements avait manié le sarcasme en disant, lors de l’inauguration, que l’on ne pouvait installer d’ascenseur à la Porte Horloge.

Mais avait prouvé par là même l’incapacité d’avoir dans notre cité, un lieu pour une belle exposition. Ni même la volonté.

Résumons donc, Vire a de l’argent pour accueillir un évènement sportif pour une journée et n’en a pas pour accueillir un évènement culturel pour un temps long !

Il faut dire que quand on pense à l’argent dépensé pour FestiVire, en juin, qui permet à des visiteurs venus de loin, de voir gratuitement un spectacle, en mangeant des sandwichs donc sans retombées économiques…

Edit: Selon Wikipédia, une ville accueillant une étape du Tour en 2023 devait s’acquitter de 130.000 €, une ville départ de 80.000€. L’histoire ne dit pas s’il fallait ajouter les travaux de modifications des voies ou pas. Je suppose que les responsables actuels (comme ceux en poste en 1997) sauront et voudront renseigner les contribuables.

Ensemble pour la République

Il y a quelques jours, nous consacrions quelques dérisoires lignes en souvenir de Samuel Paty. Deux jours plus tard, Simon Fieschi décédait. Il était responsable du site de Charlie Hebdo et rescapé de l’attaque des frères Kouachi lors de l’attaque des fréres Kouachi en 2015.

Enfin rescapé partiel car touché par une balle dans la colonne vertébrale. Paty, Fieschi comme d’autres, victimes de la barbarie islamique.

Tout démocrate républicain ne peut que les associer dans le souvenir. Les deux étaient adeptes de la liberté, l’un d’enseigner, l’autre de l’expression.

J’espère que dans les prochaines commémorations, ils seront tous considérés comme martyres de la République.

Tous laïques, tous Charlie.

Entre autre à Vire Normandie.

La vérité sort de la bouche des enfants

La situation actuelle m’a remis en mémoire un tableau historique: celui de Jean Le Bon à la bataille de Poitiers en 1356 contre les Anglais

Son fils de 14 ans, Philippe le Hardi lui disait: « Père, gardezvous à droite. Père, gardezvous à gauche ! ».

En transposant, pourrait-on dire maintenant « Père, gardezvous à l’extrême droite. Père, gardezvous à l’extrême gauche ! »

Bon, l’a t’il vraiment dit ?

Mais « quand la légende est plus belle que la réalité, imprimez la légende »

John Ford (L’homme qui tua Liberty Valance)





Vire, l’occupation et le débarquement

Une excellente initiative que cette collecte de témoignages que nous devons à P. Bernard du C.C.A.S. de Vire Normandie, avec le concours de l’association « Vire Autrefois ».

Ces vidéos sont disponibles directement sur Youtube.

Et bientôt la suite avec le retour des prisonnier…

Pan sur le bec !

Suite à une nouvelle manifestation des opposants à la fusion des collèges de Vire, il est amusant de constater qu’une nouvelle fois, ils ont droit à un article qui prouve qu’en effet, un effort sur l’apprentissage de la grammaire est indispensable:

L’occasion de faire un autodafé des Bescherelle

Et on va me traiter de grammar nazi 😂😂😂